Le métier d’entraîneur est une profession très polyvalente. À travers notre ouvrage, nous devons être éduqués en entraînement, en alimentation, en communication, en anatomie, en entrepreneuriat, et plusieurs autres facettes importantes.
Habituellement, les sujets principaux nous intéressant sont, avant tout, tout ce qui est relié à la perte de gras, la prise de masse musculaire et la performance humaine.
Aujourd’hui, j’aimerais prendre le temps de discuter du sujet qu’est la perte de gras.
La perte de graisse corporelle, aussi appelée amélioration de la composition corporelle, sera toujours un sujet d’actualité très recherché par la communauté des entraîneurs et des préparateurs physiques. Plusieurs approches existent pour la simple raison que, puisque le corps humain peut parfois être complexe, certaines approches peuvent convenir à certaines personnes et d’autres non.
Souvent, lorsqu’une approche fonctionne bien, les entraîneurs tendent à ne jurer que par celle-ci. Ceci est une grave erreur, car malheureusement, pour de multiples raisons, le corps réagira différemment en fonction de ce qu’on lui demande.
Dans cet article, je vais expliquer une des raisons insidieuses (autant pour les clients que pour certains entraîneurs) à savoir pourquoi la perte de gras peut stagner.
Quand on parle de perte de gras, il faut débuter par la base à savoir qu’est-ce qui est nécessaire pour que le corps puisse perdre du gras? La réponse peut sembler évidente et pourtant, elle ne l’est beaucoup moins que ce qu’une majorité de gens pourrait penser. En effet, quand vient le temps de parler de perte de gras, il faut éliminer les généralisations (qui sont des raccourcis intellectuels) et il faut apporter beaucoup de nuances.
Pour l’avoir vu très souvent dans ma carrière, les gens ne perdent principalement aucune graisse corporelle puisqu’ils ne mangent pas suffisamment. Je répète, les gens, puisqu’ils ne mangent pas suffisamment, ne verront aucune perte puisque le corps ne se sent pas prêt à épuiser ses réserves d’énergie ( le gras ) en cas de famine.
Comprenez bien. Le corps humain subit une dépense énergétique passive tous les jours. Seulement pour les fonctions vitales, une grande dépense énergétique est nécessaire. Par exemple, les humains peuvent dépenser aux alentours de 1500 à 2000 kcal par jour ( en ne faisait absolument rien ! ). Ceci est l’équivalent de trois à cinq entraînements en musculation par jour.
Voici une analogie que j’utilise souvent pour faire comprendre une idée qui résume ce phénomène souvent très mal compris. Cette analogie n’est pas parfaite, mais semble très efficace à la compréhension d’autrui.
Imaginez avoir une belle maison avec une salle remplie de nourriture en cas de famine.
Si dans le cas où une famine arrive, allez-vous manger vos réserves rapidement ou très lentement voire au minimum possible ?
Maintenant, si je viens vous dire que la famine est passée et qu’il n’y en aura plus, seriez-vous plus confortable à consommer la nourriture dans votre réserve ? Très probablement que oui!
Dans mon exemple, La famine = le corps sous nourrit ( En bas du minimum nécessaire qu’est la dépense calorique passive.
Est-ce que le corps humain éliminerait ses réserves d’énergie durant une famine? Le moins possible! C’ est pour cette raison que nous devons lui donner plus que le minimum attribué à la dépense passive.
Les régions de graisse corporelle sont la réserve de nourriture pour une famine. Si vous n’offrez pas suffisamment de calories à votre corps, il ne se sentira pas assez en sécurité pour utiliser sa graisse corporelle.
Cependant, si vous lui donnez le bon montant calorique par jour, ce qui est plus élevé que la dépense calorique passive, le corps comprendra que ces régions graisseuses ne sont pas nécessaires à protéger.
Encore une fois, cette analogie n’est pas parfaite. Cependant, les médias et les courants populaires ont trop popularisé l’idée que manger moins est un gage de succès pour une perte de gras corporel.
Avec cette analogie, la clientèle du monde de l’entraînement visant une perte de gras comprend beaucoup plus efficacement cette notion qui est souvent contre-intuitive.
Trop souvent, les gens mangent beaucoup moins que la quantité minimale pour leurs fonctions vitales. Ce faisant, ils laissent très peu de bonnes Calories et de bons nutriments (ressources) à leur corps pour pouvoir s’entraîner et pour récupérer pour activer la masse maigre qui va accélérer le métabolisme et brûler plus de Calories au repos (métabolisme de base). De ne pas manger assez (des bons aliments, mais c’est une autre discussion pour la santé) est donc un cercle vicieux qui survient souvent dans les processus de perte de gras.
Pour terminer, j’aimerais souligner l’importance de modifier progressivement l’alimentation chez les nouveaux clients. Il est déjà très difficile de changer une habitude, si on initiait notre client à un plan alimentaire détaillé, cela lui demanderait de changer une cinquantaine d’habitudes d’un coup. Bien que certaines personnes aiment faire des changements radicaux, la majorité des gens pourrait vivre de tels changements de comportement comme un énorme mur à surmonter et le taux d’échec d’une telle progression dans un processus de perte de gras risque d’être plus élevé.
À l’Institut de Formation en Préparation Physique, nous enseignons la méthode ”GauP” ce qui signifie simplement du général au particulier. Nous commençons par les importantes fondations qui sont la qualité alimentaire pour ensuite augmenter la quantité de nourriture selon les besoins du client.
Ensuite, on poursuit l’enseignement du processus de perte de gras avec le processus de comment éduquer son client à:
La méthode progressive et lente sera toujours selon moi la plus efficace, car elle permet aux gens de s’habituer pour ainsi créer de nouvelles habitudes qui seront permanentes!
Si savoir préconiser la bonne quantité de nourriture par jour a un effet crucial sur la perte de gras, changer les habitudes alimentaires progressivement et plus ou moins lentement l’est tout autant.
Ce que je suggère à mes élèves entraîneurs est de commencer par faire changer la qualité des aliments chez leurs clients. Par exemple, si la personne ne mange que deux fois par jour, commencez par modifier la qualité des aliments de ses repas. Par la suite, vous pourriez rajouter l’équivalent d’un demi-repas de plus dans sa journée. Par conséquent, il mangera 2.5x repas par jour.
Lorsque le corps est sous-alimenté et réalise que davantage de nourriture est disponible pour sa nutrition, vous verrez très souvent la faim de votre client augmenter drastiquement. C’est le moment idéal pour augmenter la quantité de nourriture par jour.
Par conséquent, augmentez progressivement la quantité de nourriture jusqu’à ce que la perte de gras commence. Une fois cette quantité atteinte, je conseille de ne plus rien changer jusqu’à la stagnation de la perte de gras.
Comprenez bien, si votre client n’est pas habitué de bien manger de façon constante tous les jours, il risque de trouver le tout très difficile et son plaisir à maintenir cette nouvelle alimentation pourrait être limité.
Je souligne constamment à tous les élèves de l’institut que le plus important est de créer une relation d’amour avec l’alimentation et non de haine. C’est pourquoi à travers vos suivis vous devez lui enseigner à travers votre expérience personnelle, comment percevoir celle-ci.
Par exemple, il est très important d’apprécier les repas triches. Oui, ceux-ci ne doivent pas être fréquents, mais lorsqu’ils arrivent cela doit être un moment unique, apprécié et surtout avec absence de culpabilité. Aussi, lorsque mes clients me confient leur repas triche, je les encourage à m’en parler davantage et je leur fais même fait part de mes repas triches.
De plus, il est important de faire comprendre au client que l’effet d’un repas triche influence seulement un repas de la journée et non pas de toute la journée ou même toute la semaine. En d’autres mots, il est important de ne pas sacrifier une journée complète seulement à cause d’un repas triche.
Après avoir triché, les gens ont tendance à se dire ‘’puisque j’ai triché durant ma journée, cela ne sert à rien de bien manger le restant de celle-ci’’. Par conséquent, au lieu d’avoir triché une fois, ils décident de manger même trois fois plus mal dans la journée.
Ceci a évidemment un impact beaucoup plus grave pour une perte de gras qu’un simple repas triche. Aussi, certaines personnes iront jusqu’à sacrifier une semaine d’alimentation, car ils ont triché qu’une seule fois.
Plus une personne a un pourcentage adipeux élevé, plus elle doit faire attention aux repas triches étant donné sa résistance à l’insuline. Plus une personne est résistante à l’insuline, plus cela sera facile pour lui de stocker du gras en mangeant mal. Dans le cas contraire, plus une personne possède un pourcentage de gras bas, plus elle sera sensible à l’insuline. Celle-ci peut manger très mal et ne stocker aucun tissu adipeux voire même gagner en masse musculaire.
En résumé, plus vous êtes sensible à l’insuline, plus vous serez en bonne santé et augmenterez votre espérance de vie. Votre risque de maladie sera amoindri, votre énergie durant votre journée sera plus élevée et pour finir vous pourrez évidemment profiter un peu plus de certains repas triches.
Une fois que la perte de gras est amorcée, encore une fois, ne touchez plus à rien. Une fois que la perte de gras stagne, il sera temps de prendre la décision sur la prochaine étape à suivre.
La raison principale de cette stagnation est habituellement, pour neuf clients sur 10, un manque de rigueur sur la planification alimentaire conseillée. Il est donc important, comme première étape, de reconfirmer avec le client qu’il suit toujours bien les conseils alimentaires.
Une fois cette étape complétée, plusieurs choix s’offrent à vous. Dans cet article, je vais traiter de deux tactiques qui fonctionnent bien dans la plupart des cas.
Habituellement, après plusieurs semaines d’entraînement, votre client aura gagné quelques livres de masse musculaire durant son processus de perte de gras. Par conséquent, son métabolisme de base aura augmenté. Il sera donc pertinent d’augmenter lentement et progressivement encore une fois la quantité d’aliments mangée par jour.
Comme deuxième approche, si vous ne remarquez pas un gain musculaire important, il pourrait être plus pertinent de changer le type d’activité physique. Par exemple, si l’entraînement de votre client était la musculation, vous pourriez proposer des entraînements de sprint sur une piste de course (si sa force relative par rapport à sa masse musculaire le permettent). Si l’entraînement de votre client était des cours d’exercices aérobiques ( Zumba, etc ), vous pourriez préconiser de la musculation.
La raison principale est de changer le type d’exercice physique, cela décrit un contraste d’entraînement et crée ainsi une capacité d’adaptation métabolique chez votre client. Cette adaptation créera un choc au métabolisme de la personne ce qui lui permettra de continuer sa perte de gras.
En conclusion, les éléments que j’ai soumis dans cet article sont les résultats tirés de mon expérience. Il est important de garder une ouverture d’esprit face aux différentes façons de travailler avec sa clientèle tant au niveau de l’alimentation que de l’entraînement. Je vous invite donc à toujours chercher à apprendre à travers les différentes formations et certifications d’entraîneur.
De plus, à chaque nouvelle formation ou livre appris, prenez toujours le temps de maîtriser cette matière avant de penser à une autre. Dans le cas contraire, vous oublierez cette information et vous aurez perdu votre temps.
À l’institut FPP, nous prenons soin de vous encadrer à travers quatre niveaux bien construits pour s’assurer que vous soyez un entraîneur plus polyvalent, éduqué et surtout apte à travailler avec tous les types de clients.
