L’apprentissage de la biomécanique est souvent sous-estimé dans le parcours d’un préparateur physique / entraîneur privé. Pourtant, elle est vraiment importante et intéressante. Alors, quelles sont les raisons pour qu’elle soit aussi négligée ?
Biomécanique enseignée de façon ennuyante
Premièrement, la biomécanique peut être ennuyante quand elle est mal enseignée. Après tout, c’est de la physique mécanique appliquée au corps humain mais si elle manque de contexte et d’exemples concrets avec des mouvements précis, ça devient lourd.
L’apprentissage de la biomécanique doit suivre votre rythme de compréhension et d’intégration des concepts
Deuxièmement, en biomécanique, il est facile d’être découragé par l’énorme quantité de concepts à apprendre et à comprendre. Les gens tombent souvent dans le piège de tout vouloir apprendre rapidement par cœur. Il y a beaucoup de matière… vraiment beaucoup! Cela peut être décourageant. Il est conseillé d’apprendre les concepts de biomécanique progressivement, d’appliquer ces concepts une région à la fois et de bien comprendre le tout avant de poursuivre son apprentissage.
Une fausse croyance populaire par rapport à la biomécanique qui est encore trop véhiculées dans les gyms
Troisièmement, selon la croyance populaire, la biomécanique peut sembler non essentielle pour l’entraînement. L’important serait simplement de connaître les exercices qui travaillent les muscles classiques qu’on veut développer.
C’est plus ou moins vrai et même que c’est plutôt faux!
Si un entraîneur ne connait pas son anatomie, incluant les origines et les insertions des muscles à entraîner, et qu’il ne connait pas les leviers et les torques requis pour surcharger les portions du système neuro-musculo-fascio-squelettique qu’il veut stimuler chez son client, il risque d’avoir de gros problèmes à prescrire les bons exercices et/ou de gros problèmes à adapter (avec la longueur des bras de levier et l’intensité générée par les bras de résistance) les exercices prescrits pour qu’ils soient plus faciles ou plus difficiles.
La connaissance de la biomécanique est la clé pour qu’un entraîneur devienne meilleur à adapter les surcharges proposées pour générer les bonnes adaptations physiques pour ses clients
Donc, l’entraîneur privé qui maîtrise bien la biomécanique adaptée à l’anatomie sera BEAUCOUP plus compétent à adapter la surcharge pour créer les bonnes adaptations neuro-musculaires tout en réduisant au maximum le ratio de risques de blessures par rapport aux bénéfices de la surcharge (stimulus d’entraînement).
En connaissent mieux les fonctions des muscles, vous pourrez avoir plus de résultats. De plus, certaines personnes peuvent avoir de la difficulté à utiliser certains muscles (nous allons en parler davantage plus bas). Alors, la personne ayant un problème de recrutement des pectoraux, aura aucun ou peu de développement de ce muscle.
D’autre part, que se passe-t-il si certains clients possèdent certains problèmes biomécaniques ?
Vous risquez peut-être de les blesser en leur recommandant des exercices mésadaptés pour eux.
Des exemples concrets de l’importance pour un entraîneur de bien connaître la biomécanique humaine
Un exemple classique serait de conseiller le ‘’Dumbbell shoulder press’’ pour développer les épaules de son client quand celui-ci à une protraction des épaules ( Les épaules qui tombent vers l’avant ). Puisque les épaules sont trop avancées, tout ce qui est de type ‘’press’’ vertical devient déconseillé et à risque de blessure.
Parlons d’un autre type d’exemple, le grand fessier !
Croyance populaire : Pour travailler les fessiers, il faut faire du squat, du deadlift et des hips thrust… Tout dépendant du contexte, c’est une demie vérité
La biomécanique est une question de contexte et ce contexte est la réalité physiologique et morphologique du client que l’entraîneur doit toujours tenir en considération
Pourquoi est-ce que le squat, le deadlift et les hip thrusts ne sont pas toujours bon pour entraîner les fessiers? Parce que ce n’est pas tout le monde qui est capable de bien utiliser ses fessiers. Donc, ils développeront davantage leurs quadriceps que leur fessier! Il est même possible qu’ils ne développent aucunement leur fessier avec les exercices plus hauts ( Qui sont pourtant réputés pour être les meilleurs pour le développement des fessiers ).
La physiologie musculaire, les groupes musculaires ciblés par un exercice et la proportion des types de fibres dans cette région musculaire (en fonction de leur rôle dans le corps humain) jouent un rôle sur l’analyse biomécanique lors de la prescription d’un exercice.
Avant de continuer l’exemple, j’aimerais clarifier un élément. Dans la physiologie musculaire, chaque muscle est composé d’un certain ratio entre ses fibres musculaires dites rapides, et ses fibres musculaires dites lentes.
En général :
- Dépendamment du type de fibre musculaire, il est possible de maximiser le développement en sélectionnant le bon nombre de répétitions et la bonne intensité (lourdeur de la surcharge).
- Les fibres de type 1, appelées lentes ‘’slow twitch’’ requièrent un entraînement HAUT en répétitions, moins en intensité (lourdeur), plus de fréquence et moins de temps de repos.
- Les fibres de type 2, appelées rapides ‘’fast twitch’’ requièrent un entraînement BAS en répétitions, mais avec beaucoup plus d’intensité (lourdeur de la surcharge), moins de fréquence et plus de temps de repos.
Continuons avec l’exemple des fessiers. Ils sont principalement composés de fibres musculaires vascularisées ( fibres lentes ), ce qui veut dire que pour un gain de masse, par exemple, ils seront plus réceptifs avec beaucoup de répétitions et particulièrement en travail d’isolation. En moyenne, ils seront plus réceptifs avec du 10 à 15 répétitions qu’en bas de 10 répétitions.
De plus, seriez-vous surpris si je vous dis que chaque personne à son propre ratio de fibre musculaire, et que finalement, il se peut que le fessier de la personne soit plus réceptif en bas de 10 répétitions.
Mais attendez! Si je vous dis aussi que le fessier est davantage recruté à partir de 90° autour des genoux. Que plus vous descendez dans le mouvement du squat, que plus la biomécanique du corps est naturellement programmée pour recruter le fessier ( Ils sont recrutés davantage lorsque le fessier descend en bas des genoux ).
En sachant cette notion de biomécanique, vous pourriez conseiller des pauses à 90° autour des genoux ou même des ‘’quarts de répétitions’’ dans la partie basse du mouvement de squat.
Bref, je viens de vous nommer 4 éléments importants pour maximiser le développement des fessiers.
Une connaissance approffondie de la biomécanique est essentielle pour optimiser les résultats de votre clientèle
La biomécanique est, selon moi, essentielle si vous voulez que chaque entraînement soit optimal selon l’objectif du client! Qui n’aimerait pas maximiser ses résultats ?!